Comment savoir si l'eau est potable dans la nature ?

Comment savoir si l’eau est potable dans la nature ?

Qui n’a jamais eu envie de goûter à l’eau cristalline et fraîche qui s’écoule d’une source en plein été lors d’une randonnée ? Malheureusement, de nos jours, on n’est jamais vraiment sûrs que cette eau est potable, même en pleine nature…

L’eau (et, dans une certaine mesure, la nourriture) est un besoin vital pour chaque être humain, et encore plus dans la nature.

Toutefois, l’eau a également un poids, et peut rapidement peser lourd dans un sac de randonnée, surtout lorsqu’il fait très chaud ou que l’on part sur plusieurs jours.

Il est également possible que, lors d’un trek itinérant, des randonneurs, des campeurs et même des amateurs de plein air expérimentés se retrouvent dans une situation imprévue, sans eau potable

Si localiser une source d’eau peut être facile (et encore…), une question demeure : comment savoir si l’eau est potable ?

On vous répond dans cet article !

A quel point l’eau potable est-elle importante pour l’être humain ?


Nous pouvons survivre pendant des semaines sans nourriture, mais seulement pendant un jour ou deux sans boire une seule goutte d’eau. 

Effrayant, non ?

En effet : non seulement le manque d’eau entraîne la déshydratation, mais notre consommation d’eau permet de réguler la température corporelle, d’améliorer les performances physiques et cognitives et de prévenir l’hypothermie et l’hyperthermie. 

Que vous soyez pris au dépourvu dans la nature ou que vous souhaitiez randonner avec un minimum d’eau, l’une de vos toutes premières priorités doit donc être de trouver une source d’eau.

Randonneur qui marche au-dessus d'un ruisseau

Malheureusement, la plupart de l’eau que l’on trouve dans la nature est impropre à la consommation. 

Dans le meilleur des cas, elle vous laissera des maux de ventre et des diarrhées ; toutefois, il ne faut pas oublier que la diarrhée amoindrit les réserves d’eau de votre corps (1). Vous comprendrez donc que la moindre diarrhée peut être extrêmement dangereuse ! 

L’eau peut en effet contenir des agents pathogènes microscopiques, et ce n’est pas parce qu’un tronçon de rivière semble exempt de contaminants qu’il en va de même quelques centaines de mètres en amont.

Alors, que faire pour s’assurer que l’eau est potable ?

4 moyens de savoir si une eau est potable ou non en pleine nature


Dans cette partie, on va vous apprendre à observer et à reconnaître les différents facteurs qui permettent de déterminer si une eau est potable ou non.

1 – Effectuez une inspection visuelle

De nombreux agents pathogènes dangereux présents dans les eaux sauvages sont microscopiques, ce qui signifie qu’ils ne sont pas visibles à l’œil nu. 

Quelle que soit la clarté apparente d’une source d’eau, elle peut abriter des bactéries invisibles.

Cela dit, même si l’on ne peut pas garantir la salubrité d’une eau qui coule, qui semble claire comme du cristal et qui n’a pas d’écume en surface, elle reste plus sûre qu’une eau stagnante beaucoup plus trouble

Néanmoins, l’inspection visuelle seule ne suffit pas. Il vous faudra par conséquent prendre en compte les points qui suivent.

2 – Examinez votre environnement

Fille qui marche sur des rochers au-dessus d'une rivière

Pour savoir si l’eau que vous observez est potable, recherchez toujours des signes de contamination dans la zone environnante

Par exemple, les animaux morts pourrissent et laissent échapper des bactéries dans l’eau, qui se propagent ensuite. 

Cherchez par exemple des carcasses d’animaux visibles dans l’eau ou à proximité, et rappelez-vous que des bactéries comme le cryptosporidium peuvent se propager par les matières fécales des animaux ; si des animaux ont fait leurs besoins dans la source d’eau qui se trouve devant vous ou à proximité, évitez de boire cette eau  !

A lire : Comment survivre en forêt ? Nos conseils

3 – Évitez les sources proches des zones urbaines

Si l’eau que vous souhaitez boire traverse des zones bâties ou passe sous des routes, il est probable qu’elle ait absorbé des contaminants et qu’il faille l’éviter. 

Il en va de même si l’eau passe devant des usines ou des complexes industriels

Cette eau peut contenir des produits chimiques et même la faire bouillir peut s’avérer inefficace pour la rendre salubre.

Cela tombe sous le sens, mais plus l’eau est proche des villes, plus on vous conseille d’éviter d’en boire !

A lire également : Mieux vaut-il filtrer ou purifier l’eau dans la nature ?

4 – Procurez-vous un kit d’analyse

Il s’agit ici du moyen le plus sûr permettant de déterminer la salubrité de l’eau.

Vous pouvez acheter des kits d’analyse de l’eau assez facilement, notamment sur Internet. Il s’agit généralement de petites bandes de papier qu’il vous suffit de mouiller. Ensuite, attendez le temps nécessaire et comparez la couleur du papier à celle d’un tableau fourni avec le kit, qui vous permettra de savoir si vous pouvez boire l’eau ou non. 

Attention toutefois : les kits permettent d’identifier des bactéries courantes comme la salmonelle, mais ils ne détectent pas nécessairement tous les contaminants que l’on trouve dans les sources d’eau sauvages.

Voici 3 tests différents que l’on vous recommande pour tester la potabilité de votre eau :

Quelles sont les meilleures sources d’eau dans la nature ?


Petit tour d’horizon des sources qui proposent de l’eau potentiellement potable dans la nature. Attention toutefois : il est difficile d’être sûr à 100% qu’une eau est potable. On vous conseille de toujours la filtrer avant de la boire, si possible.

Ruisseaux, rivières et lacs : des valeurs sûres

Cours d'eau qui coule en forêt

Les ruisseaux, les rivières et les lacs sont les sources les plus évidentes d’eau en milieu sauvage. 

N’oubliez pas que l’eau claire et courante est votre meilleure option

Le mouvement minimise le risque que les bactéries puissent se reproduire et se développer, même s’il n’élimine pas complètement ce danger. Les petits cours d’eau sont ainsi votre meilleur atout : ils sont fluides et ne traversent généralement pas de villes, de sorte qu’ils sont généralement peu pollués.

Les rivières peuvent souffrir d’une pollution accrue parce qu’elles sont plus susceptibles de traverser de grandes villes

Les lacs et les étangs devraient être votre dernière option. Ils fournissent de l’eau, mais comme ils sont stagnants, le risque de bactéries et d’autres contaminants est beaucoup plus élevé.

Ainsi, dans la nature, plus le cours d’eau est petit et l’eau claire, plus l’eau a de chances d’être potable.

A lire également : Récolter et manger du cambium sur les arbres, notre méthode simple !

Peut-on boire de l’eau de pluie ?

L’eau de pluie est sûre et peut être bue, bien qu’elle puisse être polluée si vous vous trouvez dans une ville ou une zone très fréquentée.

Pour en boire, rien de plus simple : prenez un récipient quelconque, placez-le dans un endroit ouvert et laissez l’eau de pluie s’accumuler.

Vous pouvez également attacher une bâche ou une autre couverture imperméable à des arbres, en la nouant à chaque coin. 

Laissez l’une des extrémités s’affaisser de manière à créer une rivière d’eau de pluie qui s’écoule dans votre gourde ou dans un autre récipient situé en dessous.

La rosée du matin : potable ou pas ?

La rosée du matin est également sans danger

Elle peut être plus difficile à recueillir, mais on vous propose une petite technique : 

  1. Attachez des vêtements absorbants autour de vos chevilles en les nouant ;
  2. Marchez dans l’herbe haute et trempée de rosée ;
  3. Essorez l’eau dans un récipient lorsque les vêtements sont complètement trempés ;
  4. Répétez l’opération jusqu’à obtenir le volume souhaité. 

Cette technique peut permettre de recueillir jusqu’à un litre d’eau par heure ! 

Randonneur avec des bâtons de randonnée au-dessus d'un cours d'eau

Boire l’eau des plantes, c’est possible ?

Eh bien oui ! Les plantes libèrent de l’eau à travers leurs feuilles par un processus appelé “transpiration”. 

Voici comment en profiter : 

  1. Attachez un sac autour du feuillage d’un grand buisson ou d’un arbre feuillu ;
  2. Placez une petite pierre au fond du sac pour que l’eau puisse s’y accumuler, puis faites un petit trou dans le fond du sac ;
  3. Placez votre récipient (par exemple, votre gourde) en dessous et laissez votre sac recueillir l’eau de l’arbre au cours de la journée. 

Bon, on va être honnêtes avec vous : vous aurez bien du mal à retirer une quantité d’eau suffisante pour toute une journée ! Néanmoins, vous pourrez récupérer quelques centilitres d’eau, et il faut reconnaître que l’expérience est plutôt sympa à mettre en place.

Voici une vidéo qui vous montrera comment faire, en détail. Désolé pour les non-anglophones, cette dernière est en anglais ; toutefois, les images sont assez explicites pour que tout le monde puisse comprendre.

La neige et la glace : une bonne idée pour s’hydrater ?

Enfin, vous pouvez consommer de la neige ou de la glace, afin de vous hydrater lorsqu’il fait (très) froid et que vous êtes dans la nature.

La neige et la glace peuvent constituer de très bonnes sources d’eau potable. 

Ainsi, recherchez de la neige propre et veillez à la faire fondre avant de la consommer. 

La glace peut sérieusement baisser la température de votre corps et vous déshydrater, au lieu de reconstituer votre réserve d’eau. Faites-y attention !

A lire : Notre guide sur l’hydratation en randonnée

Comment traiter l’eau pour la rendre potable ?


Quelle que soit votre technique de collecte, on vous recommande toujours de traiter l’eau que vous recueillez avant de la consommer

Toutefois, si ce n’est pas possible, et que vous risquez la déshydratation, mieux vaut boire une eau un peu suspecte que de s’en passer.

Voyons quelques moyens qui vous permettront de traiter de l’eau non potable.

Filtrer l’eau

Deux randonneurs qui filtrent l'eau avec un filtre à pompe

Filtrer l’eau est, selon nous, une étape obligatoire avant de boire de l’eau d’une source naturelle. Pour cela, de nombreux dispositifs existent : ils peuvent être légers et petits (les pailles filtres à eau sont un excellent exemple) ou plus lourds et disposant d’une plus grande capacité (on peut citer les filtres à gravité).

Chez NatureMatos, on pense sincèrement qu’un filtre à eau est indispensable pour chaque randonnée : on ne sait jamais ce qui peut arriver, et un système de filtration de secours ne coûte en général que quelques euros.

Pour découvrir une sélection de filtres de formes, de tailles et de prix différents, n’hésitez pas à jeter un œil à notre article sur le sujet, que l’on a préparé spécialement pour vous !

Si vous n’avez pas de filtre sur vous, il est possible de filtrer les gros débris et les contaminants à l’aide d’une chaussette ou d’un autre vêtement, mais cela ne suffit pas à éliminer les bactéries. 

Pour cela, remplissez votre chaussette de sable ou d’herbe, faites-y couler votre eau, récupérez-la dans votre bouteille d’eau et buvez-la.

Le goût ne sera sans doute pas très agréable, mais cela peut minimiser le risque de maladie et améliorer légèrement la qualité de l’eau que vous boirez.

Purifier l’eau

Mettez quelques comprimés de purification de l’eau dans votre sac à dos : pas encombrants et peu chers, ils peuvent vous sauver la vie ! 

L’idéal est de filtrer les gros débris de l’eau avant de la purifier à l’aide des pastilles

Selon l’état de l’eau, il peut être nécessaire d’utiliser plus d’une pastille, et les pastilles de purification ne sont efficaces qu’au bout d’un certain temps après les avoir placées dans l’eau.

Faire bouillir l’eau

L’un des moyens les plus simples et efficaces de traiter l’eau est de la faire bouillir. 

Idéalement, vous aurez besoin d’une casserole ou d’un récipient en métal. Sinon, n’importe quel récipient peut faire l’affaire.

Il vous suffira de faire un feu, puis de placer votre récipient jusqu’à ce que l’eau bout. La chaleur se chargera de tuer la plupart des bactéries présentes dans l’eau, la rendant généralement potable.

A lire également : Comment venir à bout de la mauvaise odeur dans une gourde ?

Pour conclure…


Femme qui boit l'eau d'un ruisseau avec ses mains

L’eau doit être l’une de vos préoccupations premières en randonnée, que vous partiez à la journée ou sur plusieurs jours.

Savoir reconnaître de l’eau potable peut vous sauver la vie, notamment si vous êtes perdu ou si vous n’avez pas prévu la bonne quantité à emporter avec vous sur le sentier. On espère que ces conseils vous permettront d’apprendre à repérer quelles sources d’eau sont potables.

En outre, il nous semble important de souligner l’importance d’avoir toujours un dispositif de filtration et/ou des pastilles de purification de l’eau sur vous. 

Ils vous aideront à éviter les principales infections, et à rester en bonne santé !


Sources :

(1) : Diarrhée : gare à la déshydratation ! – Doctissimo.fr

(2) : Je vais me rendre dans un pays où il n’y a pas d’eau potable. Combien de temps faut-il faire bouillir l’eau locale pour pouvoir la consommer sans risque ? – Pasteur.fr